Pour commencer, lors d’une traduction multilingue, on a tendance à se tourner vers l’anglais et l’espagnol. Mais quelles autres langues doivent être prises en compte ? Eh bien, sachez que la langue néerlandaise peut-être pertinente pour tout projet d’internationalisation notamment à travers la traduction ecommerce.

 


 

Histoire de la langue néerlandaise :
débuter votre traduction multilingue sur de bonnes bases

En premier lieu, tout projet de traduction multilingue doit débuter par une étude de vos besoins, mais aussi par une compréhension des besoins culturels et linguistiques de vos clients. Ainsi, en savoir plus sur leur langue est un point essentiel et stratégique.

Origine de la langue néerlandaise
Tout d’abord, la langue des Pays-Bas est souvent appelée à tort, le hollandais. Or, c’est bien de néerlandais que nous devons parler. L’approche historique suivante permettra d’en savoir plus à ce sujet.

L’origine du néerlandais est à chercher du côté des anciens peuples germaniques résidant dans la région située entre le Rhin et Weser. Ainsi, la langue néerlandaise provient du vieux francique. Cette langue est celle des francs saliens et fait partie du groupe linguistique du bas-allemand.

La langue a bien sûr évolué au fil des siècles. Au moyen-âge, nous pouvons observer une mutation des voyelles suivie d’une mutation consonantique. Ces mutations ont fait d’elle une langue distincte des langues parlées dans le nord de l’Allemagne.

Le néerlandais moderne
Assez étonnement, la langue néerlandaise est fixée relativement tôt, soit vers le XIVe siècle. L’occupation espagnole du pays n’a ensuite pas influencé en profondeur le néerlandais.

Lors de la période moderne, les seules modifications récentes que nous pouvons noter sont des réformes orthographiques. Pour cette raison, un néerlandais d’aujourd’hui peut comprendre un texte du XIVe siècle !


Les variations du néerlandais à prendre en considération
lors d’une traduction multilingue

La langue néerlandaise possède de nombreuses variations.
Deux raisons expliquent le phénomène :

– Le fédéralisme des Pays-Bas (dont la Hollande est une région)
– Le passé colonial du pays

Les dialectes néerlandais
Si une langue néerlandaise normalisée appelée Standaardnederlands existe, la diversité du néerlandais est toutefois importante.
En effet, au sein même du pays et plus largement de la Belgique flamande, des différences existent. De plus, la diffusion de cette langue dans le monde a créé des langues dérivées.

Plusieurs groupes de dialectes néerlandais existent.
Nous pouvons ainsi distinguer les dialectes :

– Bas francique hollandais
– Bas francique limbourgeois
– Brabançons
– Bas saxon néerlandais

L’étendue géographique de ces dialectes est réelle puisqu’elle concerne les Pays-Bas, mais aussi la Belgique, le nord de la France ou bien encore l’Allemagne.

En outre, nous pouvons ajouter les dialectes hors du territoire européen, au Suriname et dans les Antilles néerlandaises notamment.

Toutes ces variations sont relativement mineures et concernent principalement la prononciation du néerlandais ainsi que des éléments de vocabulaire.

L’afrikaans
Ensuite, nous ne pouvons parler du néerlandais sans évoquer la question de l’afrikaans.
Cette langue dérivée parlée en Afrique du Sud ainsi qu’en Namibie présente des différences touchant sa grammaire principalement.

 


Le néerlandais dans le monde d’aujourd’hui en chiffres

Pour commencer, les trois pays dont le néerlandais est la langue offcielle sont les Pays-Bas, le Suriname et la Belgique. Ainsi, le nombre de locuteurs estimé est d’environ 23 millions de personnes. Nous pouvons ajouter à ces chiffres la présence du néerlandais et de ses dérivés en Afrique du Sud, Namibie, Indonésie ainsi qu’à Aruba, Curaçao et Saint-Martin.

L’apparent faible nombre de locuteurs ne doit pas masquer l’importance des Pays-Bas et du néerlandais aujourd’hui.
En effet, la langue néerlandaise est une langue offcielle de l’Union européenne, mais elle est aussi la 6e langue la plus traduite en tant que langue cible.

Selon le site W3 Tech, le néerlandais est à la 16e place des langues les plus parlées sur internet. Là  encore, méfiez-vous des interprétations rapides. En effet, les Pays-Bas sont au coeur de la révolution numérique :

Le pays est le plus connecté au monde devant Singapour.
– C’est le pays ayant la meilleure utilisation des TIC
– Les Pays-Bas ont sur leur territoire le plus gros noeud internet existant

En conclusion, si les Pays-Bas sont petits par leur taille et leur nombre d’habitants, il s’agit sans équivoque d’un pays majeur pour les technologies de l’information et a fortiori pour le développement international et l’e-commerce.

Or, la célèbre maîtrise de l’anglais des Néerlandais pourrait vous laisser penser que faire appel aux services d’un traducteur natif est inutile. Vous pourriez aussi opter pour l’usage d’un module de traduction WordPress ou de traduction PrestaShop.

Pourtant, nous pensons que proposer une offre néerlandaise dans le cadre de votre traduction multilingue est une marque de respect et d’intérêt pour vos clients.
Par conséquent, ce choix stratégique et pertinent vous offrira de belles perspectives commerciales.

 


 

L’avis de l’expert

Les spécificités de la langue néerlandaise

Jetons un oeil aux particularités du néerlandais. Avant tout, il s’agit d’une langue-toit. Cette dernière est donc issue du mélange de plusieurs dialectes. Ce n’est que dans un second temps qu’elle a été imposée pour promouvoir et développer l’intégrité nationale des Pays-Bas.

Par ailleurs, elle est souvent considérée comme étant un pont entre
l’anglais et l’allemand. Toutefois, ce n’est pas une langue de moindre
importance, loin s’en faut.

Pour reprendre les mots de Laurent Philippe Réguer :
« Le néerlandais n’est pas un idiome à faible diffusion, qui serait
seulement parlée en Hollande ; il s’agit d’une grande langue de culture européenne parlée et connue sur plusieurs continents de notre planète. »

Cette importance linguistique réside notamment dans son vocabulaire. En effet, la langue néerlandaise compte deux cent mille mots. Ainsi, son vocabulaire est parmi les plus riches et ne cesse de se développer.

De plus, il se répand à travers le monde grâce aux efforts de la « Nederlandse Taalunie » (Union de la langue néerlandaise). Celle-ci a été créée pour discuter de l’orthographe, de la grammaire et du vocabulaire, mais aussi pour promouvoir le néerlandais à l’échelle mondiale.

Y a-t-il une différence entre le néerlandais et le flamand ?

En théorie, il n’y en a pas. En effet, la langue flamande ou le dialecte flamand n’existe tout simplement pas. Par ailleurs, aucun dialecte ne prime en Belgique ou aux Pays-Bas.

Ceci, car, comme l’allemand, le néerlandais est un « continuum dialecte-temps ». Nous ne pouvons donc pas le considérer comme une langue clairement différenciée. Cependant, le néerlandais de base « Algemeen Nederlands » est la langue standard parlée à la fois aux Pays-Bas et en Flandre.

Est-ce que les Belges et les Néerlandais se comprennent ?

Ces deux pays limitrophes ont en commun le néerlandais. Cela étant, puisqu’ils n’ont pas la même religion, qu’ils ont des histoires, des manières d’appréhender la politique et des institutions distinctes, leur vocabulaire est évidemment lui aussi très différent.

Par exemple, en néerlandais, des emprunts tels que « maréchaussée », « überhaupt » (« après tout » en allemand) ou « recyclen » (de l’anglais « recycle ») sont courants, ce qui n’est pas le cas en flamand.

Parfois, la syntaxe peut également être dissemblable. Ainsi, en néerlandais, on dit « vast en zeker », alors qu’en flamand, cette structure est inversée. En Flandre, les gens diront « fauna en flora », alors que les Néerlandais disent « flora en fauna ».

La principale différence réside toutefois dans la prononciation. Pour cette raison, il est très simple pour les néerlandophones de savoir si une personne est originaire de Flandre ou des Pays-Bas. Plus on va vers le sud, plus la prononciation du « g » est douce. Au contraire, plus on s’approche de la Randstad (région qui englobe Amsterdam, Rotterdam et La Haye), plus ce son est marqué.

 

• Ma plus grande erreur comme traductrice :

Comme tout débutant, j’ai fait plusieurs erreurs sans gravité au début de ma carrière. Cependant, l’une d’elles restera à jamais gravée dans ma mémoire.
En effet, j’ai traduit l’abréviation « EU » par « Europese Unie » (Union européenne) en me disant « Tiens, c’est drôle, c’est pareil qu’en néerlandais » alors qu’il s’agissait en fait des « Etats-Unis » (Verenigde Staten). C’était un faux ami !

• Le projet le plus difficile :

Il s’agit d’un petit guide touristique sur la région de Gravelines et le fleuve Aa. Ce guide était rempli de jeux de mots et d’images propres à la langue française et à cette région, ce qui le rendait quasiment intraduisible. Ce n’était qu’un petit projet en nombre de mots, mais un grand projet en termes de compréhension, d’interprétation et de retranscription.

• Le projet le plus surprenant ou drôle :

J’ai travaillé pour une voyante qui prédisait l’avenir de ses clients par e-mail. C’était assez drôle de lire les messages qu’elle envoyait à ses clients. En effet, pour que ces derniers voient leurs plus grands souhaits se réaliser, elle leur demandait de faire des actions parfois étonnantes.

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